samedi 14 septembre 2024

9 - J'irai cracher sur leurs charentaises !

Moi je ne fréquente que les aristos et les clodos, les intellos et les illettrés, les fortunés et les fauchés, les parfumés et les puants, les huppés et les gueux.
 
Mais certainement pas les tiédasses, les insipides, les modérés, les édulcorés, je veux parler de ces demi-portions issues des classes moyennes !
 
Je méprise ces ambitieux de la médiocrité, ces conquérants de l'indolence, ces rois de l'ordinaire épris de toutes les fadeurs ! Leur pâle félicité est celle des limaces. Ils ont érigé leur flasque nivèlement en idéal indépassable.
 
Ils donneraient leur sang de larves, s'il en avaient le courage, pour préserver leur bonheur d'incolores mollusques, leur confort de ternes baveux, leur sécurité d'anodins citoyens moyens.
 
Ils ne sont dignes que du petit lait de l'existence.
 
Alors que mes amis eux, font partie de la crème de l'humanité et du gratin de la société. Ou sont carrément au niveau des rats du caniveau. Ils s'abreuvent de champagne ou bien n'avalent que du gros pinard. Mais au moins, eux sont vivants ! Ils sont soit au sommet, soit dans le purin. Mais jamais entre les deux.
 
Le milieu, c'est bon pour les caniches, les mornes, les insignifiants, les délavés, les déjà morts.
 
Ces humains demeurant entre le chaud et le froid sont neutres. Ils sont impersonnels, ils sont transparents, ils sont invisibles. Ils se ressemblent les uns les autres comme autant de gouttes de flotte d'une vaste pluie morose.
 
Peureux, ils préfèrent l'ennui à la flamme. Frileux, ils choisissent l'apathie plutôt que la glace. Prudents, ils rentrent chez eux au premier grondement de l'orage au lieu de s’émerveiller de ses éclairs. Timorés, ils sont pleinement satisfaits d'avoir contracté une assurance-vie.
 
Ils ont certes un coeur mais il ne bat que pour les navets de la vie. Ils ont une âme il est vrai, mais elle est grise. Leurs espoirs ne sont point les cimes mais les platitudes.
 
Seules les ampoules électriques les éclairent.

Ce sont de tristes moineaux qui sur leurs branches communes chantent à n'en plus finir la gloire des dimanches riches en heures creuses...

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