samedi 14 septembre 2024

51 - Les artifices du spirituel

La grande mystification chez les initiés de la spiritualité se résume à peu de chose : l'habit.
 
Avec leur bout de tissu, ces âmes supérieures essaient d'éblouir les gogos que vous êtes.
 
Tous ces porteurs de toges en réalité sont des clowns.
 
Pape, Dalaï-Lama, imams, rabbins, tous médiatisés, sont les plus célèbres pitres. Mais il y a également les autres, moins illustres, voire décriés : chamans, gourous, allumés du coin ou exotiques de maintes espèces, etc.
 
Connus du grand public ou non, ces adeptes de la visibilité à tout prix qui arborent leurs glorieux apparats ont en commun leurs talents de gugusse.
 
Leur déguisement de chefs spirituels fait office de nez rouge.
 
Ce que vous ne soupçonnez pas, c'est que sous la bure austère du moine, la mitre éclatante de l'évêque, les plumes dorées du sorcier indien, les couleurs flatteuses du mysticisme, et même la nudité absolue du sadou, il y a l'ordure.
 
Ou si vous préférez, l'ordinaire.
 
C'est-à-dire que derrière ces vitrines de noblesse, de sagesse, de pureté, il y a... vous et moi.
 
Ni plus ni moins.
 
Ces petits dieux ne sont que des hommes : des bipèdes attachés au prestige de leur image. Autrement dit des saltimbanques de l'illusion.
 
Des turlupins, des charlots, des bouffons.
 
Ce sont des humains avec leurs tonnes de défauts, leur part de merde, leur lot de médiocrité, leurs minuscules mérites, leurs miettes d'intelligence, leur vaste bêtise, leur immense vanité.
 
Bref, ce sont tout simplement des gens de la Terre, vos voisins, le quidam que vous croisez dans la rue, vos amis, vos connaissances de bistrot, et même vos têtes de Turc. Et surtout, votre propre reflet dans le miroir.
 
Sauf qu'ils sont vêtus comme des Arlequins de cirque. Pour faire plus sérieux.
 
Personnellement, plus ces religieux tiennent à se signaler par leurs costumes célestes, plus je les tourne en dérision.
 
Les seuls qui m'inspirent confiance, ce sont les ermites, les clodos éveillés, les pouilleux et autres va-nu-pieds insoucieux de leurs apparences qui sont en accord avec les sommets intérieurs qu'ils vivent.
 
Et encore, seulement si leurs haillons, leur crasse et leur laideur ne sont pas des prétextes pour me séduire... Je dois encore être prudent et faire attention à ce qu'auprès de moi ces mendiants ne se prennent pas pour des rois ! Mais en général ces ascètes puants respirent le bon air du Ciel.
 
Eux au moins, j'en suis sûr, ne tentent pas comme leurs "confrères "endimanchés et haut placés dans leur théâtre de guignols, de me faire un numéro de sainteté.

Ces derniers, pleins de leur ostentatoire autorité carnavalesque, sont bons pour la piste aux étoiles !

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