dimanche 15 septembre 2024

68 - La femme de cinquante ans

Jeune encore, la demoiselle est légère, voire insignifiante. A trente ans elle est une plante désirable. A quarante c'est une fleur éclose et resplendissante. Mais dès quarante-cinq ans la pâquerette devient une herbe douteuse, sèche ou flasque.

A la cinquantaine, elle n'est plus qu'un fruit trop mûr en voie de putréfaction.

Je les vois bien ces visages en fin d'épanouissement qui traversent les rues à l'heure de sortie des bureaux, ces corps femelles qui commencent à faner... Je les vois chanceler sur leurs souliers un peu plus épais, ces chandelles presque éteintes. Je les vois peser de plus en plus, ces traits empâtés qui sous le fard inutile annoncent déjà la décrépitude... Ce maquillage qui souligne la disgrâce naissante de l'Ève qui se croyait éternelle, trahit sa beauté dégradée... Ce cache-misère sans joie qui n'est que le dernier artifice de l'amour avant la tombe, l'illusion qui ne trompe plus personne.

Tandis que le mâle vieillit comme un vin exquis, grave et serein, à l'image d'un chêne, tout en force et hauteur, plein de charme et de légèreté, beau et solennel qu'il est, sa conjointe avec les années hérite du masque de la pourriture.

En avançant en âge elle doit apprendre à regarder en face sa laideur. Les plus belles ne sont point épargnées (voir le cas douloureux de Brigitte Bardot).

Rares, très rares sont les femmes qui gardent intact leur éclat jusqu'aux portes de la soixantaine.

L'originelle flamme qui fait d'elles le centre du monde les quitte en général avant le jour fatidique de leur cinquantième anniversaire...

La quinquagénaire est morte au monde, sur le plan des charmes. Et plus elle se flétrira, moins elle sera désirée, et souvent sera méprisée.

Chez l'homme on constatera exactement l'inverse.

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