lundi 16 septembre 2024

100 - Je suis un extrémiste

L’eau est extrême, le feu est dictatorial, l’huile est sans nuance, la Lune est radicale, le jour est absolutiste, l’infini est sans mesure...
 
En effet, l’eau n’est pas de l’alcool. Et si vous mettez la main dans le feu ça ne la gèle pas mais ça la brûle. De l’huile c’est du gras à cent pour cent. La Lune n’est ni le Soleil ni la Terre. Le jour est l’exact opposé de la nuit. Quant à l’infini, il n’a nulle limite...
 
Ce sont là de pures évidences.
 
De même toute vérité, aussi banale soit-elle, est fatalement  “fondamentaliste” dès lors qu’il s’agit du réel. Aucun principe n’est en soi réfréné, atténué, diminué. Tout dans la réalité est “doctrinaire”. C’est l’essence même des objets, des phénomènes, des êtres que d’être “intégristes”.
 
Une femme est une femme, un homme un homme, un arbre un arbre, une pierre une pierre, un piano un piano, une pomme une pomme, etc. Par nature toute chose, quelle qu’elle soit, est nécessairement ce qu’elle est. Et pas une substance étrangère, pas un système différent ou une loi inverse.
 
Un lapin n’est pas une brouette. Une enclume ne voyagera jamais sur le dos d’un nuage. Un camion n’a rien à voir avec un parasol. Voilà un chapelet d’énoncés bien “intolérants” pour les adversaires des concepts “extrémistes” !
 
Pour ne pas dire “rétrogrades”, “fascistes”, “nauséabonds”...

Bref, que signifie "avoir des idées extrémistes” ?

Ce qui est parfaitement vrai, ce qui est plein de justesse, ce qui est incontestable, et tout simplement ce qui est naturel, autrement dit ce qui a été créé selon des critères définitifs -et toute factualité est ainsi- est forcément issu d’un fondement irrévocable, inflexible, borné.

Rien en ce monde n’est modéré. Au nom de quelle aberration un kangourou devrait-il faire preuve de modération dans le fait d’être un kangourou ?

Même les opinions que l’on croit lisses, édulcorées, mitigées sont des positions éminemment drastiques.
 
La tiédeur elle-même est “totalitaire” en cela qu’elle n’incarne ni la glace ni l’ébullition.

Par conséquent, tout ce qui n'est pas entier, ultime, carré, est obligatoirement mensonge, fausseté, erreur, illusion, irréalité.

Comme absolument tout ce qui existe dans l’Univers, ma pensée est assurément extrémiste.

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99 - Je suis intolérant

La tolérance c’est la flamme sacrée des faibles, des moutons, des mous qui, sans broncher, acquiescent à tout sans discernement.

Les gens complaisants ne hiérarchisent pas les êtres et les choses : pour eux tout est vérité, tout est égal, tout se vaut. Le mal est considéré, accepté, accueilli comme le bien. A leurs yeux il n'y a pas de distinction entre le blanc et le noir, l'ombre et la lumière, l’authentique et le faux.

Ils ne font aucune sélection : vice et vertu sont mis au même niveau.

En agissant ainsi ils croient faire preuve de générosité et d'ouverture d'esprit mais ne prouvent que leur bêtise, leur folie, leur bassesse...

Moi je suis intolérant.

Je discrimine, je trie, j’échelonne : pour moi les personnes de valeurs, très précisément, ne valent pas exactement celles sans valeur... Un invité de choix sous mon toit n’est pas n’importe qui. Et n’importe quel caillou ne ressemble pas à un diamant. C’est certes bête de devoir préciser cette lapalissade. Mais il est salutaire de la rappeler.

Et même de la répéter si nécessaire, tant cette évidence n’en est plus une dans notre société en perte de repères.

Une âme sombre ne sera jamais une pierre précieuse, le feu n’est pas l’eau et une ronce ne ressemble en rien à une fleur. S’il y a des couleurs, des nuances, des différences dans la Création c’est que, justement, tout n’est pas pareil, tout n’est pas incolore, interchangeable, de même attrait.

Non, je ne tolère pas que le péché soit logé à la même enseigne que la droiture.

Je n’autorise pas que l’on puisse honorer l’ordure comme si c’était de l’or. Je ne consens pas à donner la parole aux menteurs, le pouvoir aux défenseurs de la perversité, la possibilité d’agir aux malfaisants.

Ce qui fait le prix des choses, c’est leur qualité.

Leur excellence et non leur médiocrité.

Mettre les caniveaux fangeux et les sommets enneigés à la même hauteur, c’est corrompre le monde, dénaturer la pensée, violer l’intelligence. Préférer un humain à un autre au lieu d’accorder le même crédit à tous, indifféremment, telle est la loi de l’amour. Non le tiède mais le brûlant.

Je n’approuve pas que le pestiféré revendique la même place que l’individu sain. Que l’ivraie réclame les mêmes privilèges que le bon grain. Que le marchand de toc exige le même salaire que le vendeur de vrai.

La récompense est faite pour revenir au méritant et le blâme au méprisable : c’est ça l’ordre normal des choses.

Oui je suis inflexible : je ne reçois pas à la même table la mauvaise herbe et la gerbe dorée, le rat de la boue et le lion plein d’honneur, le cafard qui rampe et le papillon qui vole.

Chez moi les immoraux doivent être nourris d’épines rédemptrices, les hommes honnêtes de pain chaud.

C’est que je ne veux surtout pas que la justice, la pureté, la probité soient bafouées par la bienveillance des idéalistes.


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https://youtu.be/4r_YN-R1mZY

98 - Que devient la femme de cinquante ans ?

L'horreur pour toute femme, c'est la flétrissure.

Ne plus voir que la misère dans son miroir, au lieu de la fleur de jadis.

C’est à la cinquantaine que se produit pour elle ce choc crucial. 

A cet âge le soleil devient gouffre, la rose exhale la puanteur, l’ange grimace. Alors il est l’heure pour la rombière de renoncer.

Vénus se couvre d’abjection : le voile de la vieillesse, de la laideur et de l’infamie se dépose sur la déchue. C’est la toile qui se referme sur l’araignée.

Ses rides font la loi, les humeurs corrompues de sa chair avariées la dominent, les signes de sa mort effacent toute fraîcheur, toute gloire, tout espoir.

Le charme, l’élégance, la beauté d’antan font place à une nature morte. Flasque, répugnante, malodorante. Un tableau sinistre, féroce, morbide.

Pénible à voir car générant le malaise.

Comme un ricanement de la nature à l’égard de ce qui fut vanité, illusion, frivolité !

La matrone quinquagénaire est difformité en marche vers la ruine. Ses reflets dans la glace sont des crachats, des injures, des malédictions reçus en pleine poire !

Désormais tout est à cacher : son visage est objet de honte, ses appas décrépitude, ses baisers fétidité ! L’Eve radieuse n’est plus que sombre sorcière.

Et quand dans sa saison déclinante elle se maquille, croyant pouvoir masquer l’ordure sous le fard, alors elle se change en vieille poupée ridicule. C’est à dire en lait tourné, en nectar rance, en vin vomitif.

Hier papillon, aujourd’hui hideur incarnée, au bout d'un demi-siècle l’amante se transforme en charogne.

Bref la quinquagénaire, tels le cygne devenu guenon, la libellule limace, la jeunette géronte, se mue en répulsif universel.

En ce qui concerne l’homme, que ce soit à cinquante, soixante, soixante dix printemps, il se bonifie, s’embellit, s’ennoblit, prend de la hauteur, de la valeur, du panache et de la consistance avec les années, attirant naturellement à lui tendrons émus et autres donzelles en mal d’amour. 

Mais là c’est une toute autre histoire...

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https://youtu.be/ZGuMeuycL_s

97 - Misanthrope

Les autres m'indisposent.

Je ne souffre pas la proximité de mon prochain. J'abhorre ce qui ne me ressemble pas, celui qui ne porte pas le même chapeau que moi, ceux qui ne mangent pas le foin servi dans mon écurie, l'humanité qui ne boit pas à la fontaine sise dans mon petit verger, et en définitive n'aime que moi-même.

Répondre "Bonjour" à un autre "Bonjour" étant pour moi un authentique supplice matinal, on me traite de mal élevé sous prétexte que je rends la politesse sous forme de hautain silence précédé d'un ou deux puissants crachats en direction de mes agresseurs. Incompris de tous, j'ai fini par adopter le port de gants roses et de dentelles blanches autour du cou accompagnés d'une discrète arrogance au bord des lèvres. J'ai remarqué que cela faisait médire encore plus, avivait des passions funestes à mon endroit...

Aux foules agitées qui me cherchent des noises avec leurs incompréhensibles allées et venues, aux passants pressés qui me frôlent dans la rue comme si je n'existais pas et dont les visages méconnus ne m'inspirent que méfiance, haine, dégoût, je préfère la douce, calme compagnie des tombes. Elles au moins me foutent la paix. Je fuis tout ce qui s'apparente à un bipède en mouvement. Je me venge des vivants en allant régulièrement narguer les morts dans les cimetières.

Lors de mes visites aux hôtes bien éduqués des nécropoles, qui pas une fois n'ont eu l'outrecuidance de m'importuner, je puis cracher sans entrave sur tous les Dupont que je croise. Décalcifiés depuis des lustres, débarrassés de tout orgueil mal placé, couverts de dalles, de stèles et de terre grasse, eux ne trouvent rien à redire à mes jets de salive.

J'en ai conclu que dans ce monde les hommes les plus fréquentables sont ceux qui se trouvent à six pieds sous mes semelles.

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96 - Culte de la faiblesse

Dans notre société éblouie par les artifices universitaires, hyper auscultée, analysée, décortiquée, prise en otage idéologique par les doctes fumées de maints théoriciens de “l’âme occidentale” (tels que psychologues, sociologues et autres “experts en minorités”), les faibles sont glorifiés.

Les perdants, les mollassons, les tièdes, les pleurnichards, les assistés sont devenus, sous les délires érudits de ces penseurs du vide, les nouveaux héros de l’Humanité. Les modèles quasi sacralisés de leur flasque conception du monde...

Et ce, dans cette volonté tordue, navrante, faussement humaniste de mettre en avant ceux qui, par l’évidence des choses, par sélection naturelle, par le jeu et l’harmonie des forces en action, ont toujours été en queue de peloton, en retrait, à la traîne. Pour ne pas dire dans les lourdeurs de la passivité, misères de la morbidité et ruines de l’avachissement car ces larves narcissiques, de toute évidence, se complaisent à patauger dans leur bave stérile.

Pour s’en convaincre il n’y a qu’à prendre connaissance de la haute estime qu’éprouvent ces éclopés envers leur état de déchéance à travers les innombrables blogs et sites dédiés à leur cause...

Cette promotion du handicap émerge exactement dans le même esprit pervers, scandaleux, criminel de ceux qui voudraient faire passer les parasites dans la catégorie des espèces protégées ! J’assimile ces spéculateurs, pathologiques adeptes de l’inversion des valeurs, à des médecins-fous qui aimeraient mettre les gens sains au lit et les authentiques malades, affublés de blouses d'infirmiers, à leur chevet ! 

Ces perles précieuses adulées par ces professionnels psychologisants, sont appelées “surdoués”, “hypersensibles”, “précoces” ou “hyperémotifs”.

Bref, une manière moderne politiquement acceptable, bien dans l’air de notre temps, de valoriser les idiots, les infirmes, les cancres, les mous, les bons à rien car c’est exactement ce qu’ils sont en réalité.

Mais chut !  Il ne faut surtout pas le dire car de nos jours il n’existe plus de crétins, de retardés, de bêtas : selon les critères revus et dûment corrigés de ces “sondeurs des profondeurs humaines”, ces limaces-nées sont désormais toutes des génies !

C’est à dire que tous les défauts de ces retardataires-régressifs-inadaptés-dépressifs sont des qualités rares aux yeux de ces nouveaux philanthropes soucieux de réhabiliter la bêtise et l’échec.

Un signe de plus de la putréfaction de notre civilisation.

95 - Je suis un sous-doué

A l’heure où le moindre quidam en difficulté sociale se vante d’appartenir à l’espèce très en vogue des “surdoués”, en ce qui me concerne j’annonce la couleur sans ambiguïté : je suis un sous-doué.

Ou pour le dire autrement, un imbécile.

Heureux.

A en croire ces “inadaptés de haute qualité”, il serait rigoureusement impossible de chanter le bonheur de vivre en se synchronisant sur le tourbillon ascensionnel de ces fameux, chers, inestimables “neurones en or” tournant à plein régime dans les sphères de la pure abstraction hyper tarabiscotée... Source de leur nombrilisme dolent, délicieusement ostentatoire.

De fait, ces attardés du bien-être ne sont ni heureux ni disposés à l’être. Au contraire, ils semblent se complaire dans leur prestigieuse infortune, comme des aigles aux ailes maudites.

Ces hauts potentiels mentaux se voient comme des oiseaux rares à protéger, entretenir, valoriser, médiatiser, comme si la simplicité était un outrage à leur “complexité narcissico-pédante”...

Alors que moi je suis passé maître dans la faculté à sourire à tout, même aux malheurs qui me tombent sur la tête !

Pendant qu’eux se lamentent des fleurs que leur offre le Ciel, pleurent pour un puits ou pour un pont, exposent leurs permanentes insatisfactions sur tous les écrans du monde avec des mines étudiées, s’ennuient -en sortant des arguments compliqués- face aux immenses richesses de l’Univers qui les entourent...

Moi, j’ai le don inné de l’allégresse. Quitte à être élu "roi des simplets".

D’emblée, je me moque de tous ces experts en inadaptation au bien-être, à la quiétude, à la félicité, sous prétexte de “trop d’intelligence” ! Je ris de leurs larmes, si précieuses à leurs yeux. S’ils étaient si brillants qu'on le prétend, ils auraient déjà en eux cette lumière essentielle consistant à accueillir avec gratitude pluie, soleil, brouillards, orages, pommes sucrées comme oranges amères, eaux fraîches ou flammes vives, bref à rendre grâces à tout ce qui vient, à ne pas regretter ce qui n’est pas, à s’ouvrir à tout être, à remercier la vie au lieu de la maudire.

Moi, contrairement à ces “malheureux haut de gamme”, je suis tout bêtement plein de joie de vivre.

Sans m’encombrer d’inutile génie.

Je suis un désavantagé rayonnant. J’apprécie les bonnes choses de tous les jours, me contente de petits riens, ne me plains nullement des banalités du sort, savoure les fruits humbles du quotidien sans jamais m'en lasser.

Aux antipodes des sempiternelles contrariétés de ceux qu’on appelle “surdoués”, incapables qu’ils sont de demeurer à hauteur d’homme, trop haut perchés sur leurs échasses intellectualisantes...

Ces volatiles alambiqués ont depuis longtemps quitté le sol des vivants.

Je suis un sous-doué terre-à-terre qui aime le vent, les arbres, les étoiles, les fleurs et les nuages.

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https://youtu.be/3Bt26MWTa0g

94 - Le cancre

"Il sourit quand on le prend en faute d’ignorance, répond aux questions avec ses livres fermés mais avec son coeur grand ouvert, ne sait pas écrire sur le papier mais sait lire dans les yeux..."

Ca, ce sont les énormes niaiseries que les naïfs disent sur lui sous prétexte que c’est le dernier de l’école, rien qu’un cancre ne songeant qu’à semer le désordre et à corrompre les bons élèves.

Les creux idéalistes n’ayant rien d’autre à dire au sujet de ce poids mort accroché au radiateur, ils lui imaginent ces flatteuses imbécillités censées faire briller ce qui chez lui est voué au ternissement.
 
Bref, ce bon à rien qui perturbe les cours et que des pédagogues à la noix considèrent comme une victime de préjugés bourgeois est en réalité une authentique nullité pétrie de vices, pleine de puanteur morale, chargée d’inutiles furoncles et remplie de lacunes...
 
Rien qu'un petit rat incapable, incorrigible et sans autre avenir que son trou de paresse.
 
Loin d’être un génie contrarié ou une âme sensible que trop de sévérité aurait blessée, voire endurcie (comme le prétendent sottement ses défenseurs), il est tout simplement une terre en friche.
 
Stérile pour les vertus, riche de promesses de noirceurs.
 
Seuls les mauvais maîtres s’y trompent et croient aux boniments de ce menteur-né quand celui-ci affirme vouloir se réformer...
 
Les précepteurs avisés, eux, savent que seule la badine est apte à faire courber l’échine à ce récalcitrant au devoir, au courage, à la droiture ! Ce petit dur à la tête vide ne mérite pas autre chose sur sa peau tendre !
 
Hors les coups de baguette, point de salut pour cet enfant valant moins qu'un âne !
 
Ne croyez pas ces moralistes d’avant-garde tordus, ces philosophes nigauds, ces romantiques boursoufflés de sentiments frelatés qui essaient de faire passer la ronce pour une fleur !
 
Avec eux c’est caressantes attentions pour la crasse, défiance pour le méritant... L’esprit de ces enseignants est perversement formé à l’envers : ils sont émus par l’ivraie et non par la rose.
 
Cela offusquera certainement tous ces pédants éducateurs soucieux de lustrer les plus sombres causes au nom de leur humanisme inversé mais, et c’est d’une parfaite justice, Dieu merci le monde appartiendra toujours au premier de la classe.

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93 - Ni cagoule ni sérum

Ni la grêle ni l’orage n’assombrissent mon front plein d’azur.
 
Pas même vos pesanteurs de moribonds masqués, matés, vaccinés.
 
Tandis que vous rampez, dociles, éteints, mis aux fers de la pensée molle, moi je chante et me moque de vos petitesses de larves, de vos prudences de frileux, de vos traits voilés d’automates car je suis un oiseau libre, une âme ardente, un esprit supérieur.
 
Je ne crains ni vos regards de poulets déplumés ni vos jugements de caniches émasculés, vous qui avez capitulé au premier bruit de cloche, vous qui avez renoncé au courage, à l’honneur, à la dignité, reculant toujours plus jusqu’à vous terrer dans les ténèbres de la disgrâce...
 
Vous vous autocensurez en considérant que là est votre responsabilité suprême, mettant tout votre zèle à n’accomplir que les mesquineries autorisées... Vous marchez scrupuleusement dans les passages cloutés en direction de vos destins de pions, vos oeillères biens ajustées, tout en éprouvant le vertige du mouton à qui on donne le droit de bêler.
 
Pire : vous vous surveillez d’ovins à ovins, exerçant mutuellement votre dictature, heureux de ce soudain pouvoir de minable qui vous est octroyé !
 
Vous avez poussé si loin le culte de la servitude, de l’avilissement, de la déchéance que vous avez même accepté d’abolir votre droit divin d’inhaler l’air de la vie !
 
Vous vous êtes volontairement privés d’une nécessité biologique, céleste, sacrée, absolue, vitale : le besoin d’humer l’aube, de boire l’amour, d’étreindre vos amis, de recevoir caresses et baisers, de vous brûler à la flamme de la joie !
 
Vous avez délibérément obstrué vos voies respiratoires avec le linceul de votre inaliénable liberté d’expression.

Vous avez en outre ajouté de la coquetterie à votre soumission en arborant des masques aux motifs et couleurs en vogue... Votre priorité est de lustrer vos chaînes, non de les briser.
 
Vous préférez étouffer plutôt que résister, faites le choix de suffoquer alors que vous pourriez voler, vous asphyxiez dans vos bâillons au lieu de vous épanouir comme des fleurs...
 
C’est pour cela que vous êtes déjà sous terre, inhumés, oubliés du règne des éveillés.
 
Je méprise celui qui par trouille d’affronter la clarté du jour, de croiser la face des hommes, d'accéder à la beauté du monde, se couvre hygiéniquement le visage tel un pleutre, un veule, un lâche, redoutant la lumière du Soleil, s'effrayant du vent qui souffle, s'effarouchant des sourires de ses semblables.
 
Bref, la tiédeur vous a tués, vous les muselés, vous les inoculés, vous les prémunis.

Vous êtes morts, je suis vivant ! 

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92 - Les francs-maçons

Ils sont descendus d’un ciel bien bas pour mieux régner en sous-sol.
 
Et mener à la baguette tout ce qui s’assoupit au niveau du plancher des vaches. Surtout les moutons que vous êtes, vous les incrédules, vous les pigeons, vous les ignorants.
 
Avec les plus flatteurs artifices pour vitrine : respectabilité, honnêteté, désintéressement.
 
Et votre assentiment, votre complicité, votre argent pour idéales assises.
 
Les francs-maçons que je connais, je ne vous dirai pas sans crier gare ce qu’ils sont en réalité. De toute façon vous ne me croiriez pas. Je vais y aller doucement ici... Pour que leur image se révèle peu à peu à vos yeux peu accoutumés aux éclats qui blessent.
 
Vous les pantins, eux les élus.
 
Mais cela ne saurait normalement se savoir... Prenez garde en lisant ce qui suit... Ca ne regarde pas les curieux. Encore moins les indifférents. Alors si vous avez peur de mes mots,  vous les frileux, contentez-vous de bêler.

Vos maîtres feront le reste.
 
En effet, rien de mauvais ne devrait être signalé en ce qui les concerne. Ils incarnent le progrès, le bien, le vrai. Vous le savez d’ailleurs aussi bien que moi. Et vous acquiescez, vous les prudents, vous qui ne voulez pas faire d'histoires... Eux les redresseurs de torts, vous les consentants...
 
A l’école du vice, où ils portent les plus hauts chapeaux, ces gens apprennent vite à chanter les couplets de la vertu et à clamer la grandeur des lois républicaines...
 
Pour y entrer, il font leurs preuves : une patte blanche en guise de sésame. Avec serment de serpent, pour servir le Bouc. Là, on les initie à toutes les obscurités séculaires.
 
Leurs gants immaculés font illusion dans leurs salons capitonnés où pas une de leurs messes basses ne sort. Qui oserait imaginer que des porcs se couvrent ainsi de soie ? Qu’importe ! Avec de tels attributs, ils peuvent se frotter les mains ! C’est aussi à cela qu’on les reconnaît : à leur art de cacher la nuit en la présentant en plein jour ! Avec eux, le mensonge prend l’apparence du Soleil.
 
Et leurs diableries sont radieuses.
 
Le secret porté à un tel degré de noirceur, n’est-ce pas la religion des menteurs ? Faut-il donc tant de cérémonies, tant de ténèbres, tant de précautions, tant de détours, tant de codes et tant de masques pour défendre de prétendues bonnes causes ? L’araignée a sa toile, ces sinistres initiés ont leurs filets.
 
Aux amateurs de clarté, comme moi, la vérité est un mets spécial qu’ils servent volontiers avec du vinaigre. Ou du poison, lorsque ça dépasse les bornes de leur pensée encadrée... Et ce, afin de décourager ces gueules trop acérées, faire taire ces loups au cri inapproprié et aux idées décidément “nauséabondes”...

Ne dénoncez surtout pas les complots de ces faux bienfaiteurs de l'Humanité, ils pourraient vous le faire regretter. Ils ont avec eux la puissance de l'Etat et la ruse des traîtres. Et rien de ce qui sent le soufre ne les fait reculer. Vous vous apercevrez bien vite que leur zèle à vous nuire sera proportionnel à la blancheur de votre âme.
 
Bref, s’ils se protègent sous leurs capes, se réunissent dans leurs antres, se dissimulent sous autant de voiles opaques et de paroles lénifiantes, c’est parce qu’il sont effrayés par une chose, une seule.

La lumière.

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91 - Vierge au mariage

Arrivée vierge au mariage, opposée farouche à l'interruption volontaire du miracle divin s'opérant dans les ventres maternels, elle a donné cinq beaux enfants à son mari.
 
Femme au foyer dévouée, mère de famille à plein temps, elle ne compte pas ses heures offertes au service de la maisonnée. Encore moins les nuits supplémentaires à parfaire son rôle d'amante auprès de son conjoint très épris. Elle ne revendique que le droit d'aimer son époux et sa progéniture.
 
Heureuse de sa condition, son plus grand bonheur sur Terre est de confectionner des repas pour les siens, du mieux qu'elle le peut.
 
Très attachée à l'honnêteté liée à son sexe et à son statut, elle tire une réelle fierté d'être ce qu'elle est : l'incarnation de la dignité, de la vertu et de la grandeur.
 
Dans l'humilité de son quotidien simple et glorieux, son âme s'illumine et adresse au Ciel des flots de bénédictions pour toutes les grâces reçues ici-bas.
 
Pour toutes ces raisons elle est raillée, ridiculisée, détestée, criminalisée par les suffragettes, les progressistes, les gauchistes. C'est à dire celles qui se prétendent "émancipées" sous prétexte qu'elles ont adopté le modèle exactement contraire : la déstructuration sexuelle, affective, morale, psychologique, sociale, les dérèglements les plus délirants de la pensée, des moeurs, de l'intelligence.
 
Ces sinistres représentantes de la déprime, de la névrose, du néant, se croyant à la pointe de la modernité, en réalité se situent au dernier échelon de l'involution humaine.

Elles ignorent le bonheur à côté duquel elles passent en se privant volontairement de cette richesse, de cette lumière sacrée consistant à vivre non pas dans les ténèbres de la folie féministe mais sous le soleil de leur vraie nature féminine. 

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90 - La gauche

Du plus profond des coeurs pourris elle surgit, hideuse, grimée de mensonges, accoutrée d'illusions, porteuse de perversités, rouge de vulgarité assumée, noire de sang menstruel, verte de corruptions, et brille de bêtise pure tel un monstrueux cornichon.

Ce ver répugnant qui voudrait mener le monde de ses vues visqueuses, c'est LA GAUCHE.

La gauche, ce délire de rêveurs cinglés, cette absurdité satanique, ce puits de vices nourrissant de sa puanteur les âmes perdues, abreuvant de son jus de guimauve les gogos de la Terre, enivrant de son néant les esprits déracinés du réel...

La gauche, ce paradis infernal où se vautre la vermine éprise de plaisirs contre-nature, de lois merdeuses, de pensées en formes de pots de chambre...

La gauche, ce gouffre d'excréments où se perdent chaque année des sommes astronomiques pour y faire naître les idées les plus stupides...

La gauche si fière de sa boue, chantre de la fange, amoureuse de l'immoralité au nom de la difformité érigée en norme et inversement, amoureuse de la difformité au nom de l'immoralité érigée en norme... 

La gauche qui glorifie faiblesse, lâcheté, mollesse, décadence, crasse morale, et qui veut remplacer l'ordre, la vertu, la droiture par des tonnes de caca sur la tête des honnêtes gens, s'il me fallait la qualifier d'un mot unique et vrai, je choisirais le terme suivant : nauséabonde.

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https://youtu.be/n9FzWMyoFxg

89 - La merde républicaine

La République, c'est le royaume des bovins sans âme. Le triomphe de l'esprit horizontal. Le règne de l'égalité artificielle. La dictature des idées laïques, contre-nature, mensongères.
 
Le président de ce système régicide, déicide, maçonnique est la tête profane, évidemment non couronnée, d'une humanité plate, flasque, déracinée du Ciel. Il est le roi des veaux dans son palais d'athées aux blasons sataniques.
 
"Liberté, égalité, fraternité" : trois rutilantes façades pour éblouir le bétail élevé dans le culte criminel de la Révolution.
 
La Gueuse incarne une idéologie hérétique dégradante et déshumanisante car, à ses yeux, les hommes qu'elle gouverne sont des pions interchangeables qui se valent tous, des anonymes de même valeur accessibles à ses démocratiques médiocrités. Elle considère les créatures de Dieu comme de simples citoyens universellement aptes à se niveler moralement, prêts à se mettre au service de ses causes plébéiennes. Des pantins susceptibles d'accommoder leur conscience aux bassesses de ses lois impies.
 
Bref, elle estime que même les êtres les plus nobles de la population doivent se ranger aux vues majoritaires les plus viles, se placer à la hauteur congrue des idéaux de caniches. Chez cette roturière totalement détrônée, la majorité fait autorité, surtout si elle est composée d'ânes.
 
Elle conçoit les sommets au rabais.
 
Ainsi elle exige que tous adhèrent aux corruptions des moeurs en acceptant l'ignominie de l'avortement, du mariage entre gens de sexes identiques, du féminisme le plus décadent...
 
Sans nul égard pour les natures supérieures que heurtent ces abominations.
 
Au nom de l'indifférenciation érigée en impératif suprême, ses enfants sont tenus de manger la seule soupe qu'elle leur destine : le fade velouté de navets de la pensée uniformisée, sans aspérité, pleine de tiédeur consensuelle, dénuée de flamme divine.

N'étalez jamais vos beaux sentiments célestes devant cette vulgaire comptable qui administre les humains aussi froidement qu'une calibreuse de fruits et légumes. Marianne ne comprend pas ce langage transcendant.

Lorsque vous lui parlez de lumière, elle pense que vous évoquez les ampoules électriques des lampions du 14 juillet : elle ne croit qu'à l'artifice.

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88 - L'Ukraine, je m'en fous complètement !

Après le COVID, l'Ukraine...
 
Et une fois le feu de l'Ukraine refroidi, d'autres flammes seront logées dans vos cervelles (de force ou avec subtilité), jusqu'à ce que de neuves étincelles les remplacent. Et ainsi de suite, sans répit.
 
Soumis à la puissance des médias, à leur capacité de persuasion, vos esprits sont matraqués 24 heures sur 24, littéralement violés. Impossible d'y échapper dès lors que vous êtes pris sous les ondes de cette presse omniprésente, comme sous des rafales de balles.
 
Submergés par ce raz de marée d'annonces, de communiqués, de "news", de flashs, vous croyez être libres et émettez vos opinions sur l'Ukraine, le COVID, le foot, la cérémonie des Césars, les tempêtes, les vagues de froid... En réalité vous êtes orientés, manipulés, embrigadés : vous vous sentez concernés, êtes habités du matin au soir par ces vomissures de vos récepteurs, vous les avalez, les régurgitez en choeur jusqu'à en oublier de cultiver vos jardins...
 
C'est BFMTV qui tient la baguette.

Les dindons que vous êtes s'agitent au premier signal des marionnettistes qui s'introduisent dans l'intimité de vos consciences, ce sont eux qui décident de quoi vous devez vous scandaliser ou vous réjouir. Ils appellent ça de "l'INFORMATION", en réalité ils vous lobotomisent.
 
Les faiseurs d'actualités vous abrutissent depuis des décennies. Arrêtez de suivre à la semelle tous ces "envoyés spéciaux" qui vous entraînent dans leur boue aux antipodes de ce que vous êtes réellement, déconnectez-vous, fermez vos radios !
 
Les rapporteurs de nouvelles choisissent vos centres d'intérêt, vous détournent des préoccupations naturelles de vos vies avec leurs priorités médiatiques artificielles !
 
Des guerres, il y en a plein d’autres sur Terre ailleurs qu’en Ukraine mais vous n‘y êtes guère sensibles étant donné que nul présentateur vedette de télévision, pas une vidéo d’INTERNET ne vous en parle.
 
Des drames, notre monde n’en manque pas. Mais à vos yeux ils n’existent pas car on ne vous les sert sur aucun plateau.

Pas de caméras pour faire battre vos coeurs sur tel enfant au ventre creux, tel agonisant ou tel désespéré. Pourtant ils souffrent et meurent mais vous les ignorez. Non éligibles à vos cerveaux formatés, ils n'ont droit qu'à votre coupable et générale froideur !
 
Loin des projeteurs, des martyrs anonymes, innombrables, s’ajoutent aux quelques tués "chanceux” qui ont été filmés... Seules les victimes élues par la Une des journaux vous touchent. Tandis que d’autres injustices fracassent des gens partout sur le globe sans la moindre émotion de votre part, sous prétexte qu’ils n’apparaissent pas sur vos écrans.
 
Mais il y a aussi des choses magnifiques qui se passent dans ce siècle, et pas le moindre reporter pour vous les montrer ! A commencer par vos propres existences riches de petits bonheurs et d’humbles trésors. Savez-vous au moins les apprécier, au lieu de vous laisser casser les oreilles par ce vacarme de la presse du malheur ?
 
Vous n'y prêtez pas attention mais en vérité LA VIE EST BELLE ! 

A force d’être bombardés de jets de fumiers en provenance de BFMTV, vous êtes devenus hermétiques à l'essentiel. Par-delà ces chaos localisés, copieusement relayés, gonflés, surévalués par les chaînes d’infos en continu, vous avez désappris que la joie régnait dans l'Univers.
 
Fondamentalement vous êtes comme moi : ce qui se passe en Ukraine est le dernier de vos soucis. Vous aspirez non pas à foutre votre nez dans la merde des autres, à vous occuper de ces affaires lointaines et malodorantes, si éloignées de vos pensées qu’elles en deviennent parfois virtuelles, mais à vivre dans la lumière.
 
Et si vous avez le sincère désir de changer les choses, d’améliorer l'Humanité, en toute bonne foi vous ne chercherez pas à agir à l’autre bout de la planète mais dans votre proche entourage, à votre portée, chez votre voisin de palier.
 
Le reste n’est que perte de temps, pollution intérieure, distraction stérile, détournement d’attention et pensées insensées.
 
Ne soyez plus les esclaves des journalistes, cessez d'être enchaînés à leurs morts, à leurs mots, à leur morgue. 

Et à leur rythme.

Pensez par-vous-mêmes et allez sagement arroser vos potagers. 

Eteignez vos appareils, allumez vos âmes.

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87 - Choc des cultures

Lorsque j'entre dans ces endroits particulièrement prosaïques que sont les magasins alimentaires des petites villes sarthoises embourbées dans des habitudes ancestrales, la moue volontairement hautaine, l'allure délibérément détachée, je ne peux m'empêcher -c'est plus fort que moi- de considérer de toute ma hauteur les clients affairés qui papotent entre eux, entretenant le lien social sur leurs bases communes, plébéiennes.

Ils sont aisément reconnaissables à leurs mines de phacochères, tantôt pâles et flasques, tantôt rougeaudes et ivrognesques. Et s'ils présentent une apparence plus anodine, on les identifie au ton de leurs conversations, aux soucis vulgaires qu'ils se confient, à leur maintien, à la toilette de leurs femmes,  à leur voix, leurs rires, leurs achats : tout trahit la misère de leur condition.

La bassesse de leurs aspirations digestibles se lit sur leurs faciès. Tel épais moustachu (la moustache : signe de virilité, de séduction chez la roture) blagueur et bonhomme espère quotidiennement toucher la fortune sous le ciel égalitaire du LOTO, joue religieusement au tiercé, passe ses soirées au bar sacralisé du coin, lave scrupuleusement sa voiture chérie des heures durant, est un fervent spectateur des jeux télévisés les plus stupides, aime le gros rouge... Tout ça se voit, est écrit noir sur blanc sur sa face "d'ouvrier mécanicien spécialisé" de chez Renault. Ces vérités de charcutier transpirent à travers son air porcin avide de satisfactions comestibles, à travers ses bras musculeux aux tatouages douteux, sa gourmette clinquante, son maillot bon marché mal ajusté, son bob publicitaire vissé sur son front déjà ruisselant de fièvre consumériste...

Telle autre pousseuse de chariot est une amorphe ménopausée consommatrice convaincue de rutilantes futilités, le corps bouffi, le ciboulot décrépit, atteinte à la quarantaine de pré-sénilité qui la conduira tout droit à l'hospice, abrutie au dernier degré par une vie misée sur les biens ménagers. Une existence entière tourmentée par les trésors domestiques de son panier, vouée à la providence des  bons de réduction, consacrée aux mystères de son évier.

Voilà ce que je pense lorsque je me mêle à la clientèle de ces lieux commerciaux, dans les humbles cités de la Sarthe. Et je me sens supérieur à cette humanité déchue vivant dans l'opulence matérielle et le néant spirituel... Ces bipèdes obèses en quête de pots de cornichons et de chapelets d'andouilles sont des demi-bêtes. Le contenu de leur caddie est à leur image : navrant. Je leur souris par devant. Et les méprise en silence. A quoi bon tenter de leur dévoiler le fond de ma pensée ? Que comprendraient-ils à mon dédain ?

Je préfère cultiver un "malentendu constructif" avec cette populace, faire croire à ces brutes moyennes que je suis des leurs, en dépit de mes manières d'aristocrate. Alors je me force à les singer : je réponds à leurs plaisanteries de circonstance par un regard faussement complice, adresse des amabilités d'usage à la caissière qui s'en trouve fort honorée, fais mine d'apprécier l'humour de bistrot ces béotiens hilares qui m'entourent... Mais en moi je hurle :

- " Pauvres types ! Minables lourdauds ! Lamentables balourds ! Affligeants rustauds ! Consternantes enclumes ! Je ne suis pas de votre monde et vous ne le voyez même pas, âmes grossières que vous êtes ! Et vous n'avez même pas honte d'étaler vos gros quartiers de viande congelée sur le tapis de caisse ? Et vos saucisses pur porc de prolétaires dégénérés que vous avez toujours été, ça ne vous gêne pas de les exhiber là, dégueulassement, devant un être raffiné comme moi ? Comment osez-vous ! Et ce soir vous allez bouffer du TF1 en vous empiffrant de vos foutus steaks-frites ! Et ça, ça vous rassure n'est-ce pas, ça vous rend encore plus vous-mêmes, hein ? Et puis vous crèverez d'un infarctus, d'un cancer des poumons, d'une atrophie du cerveau, d'un trop-plein d'abrutissement, d'une indigestion de roturiers ! Vous êtes des infirmes du coeur, des handicapés de l'intelligence avec vos sensibilités de boeufs, vos goûts de verrats, vos moeurs de sangliers !

Moi je lis sans peine la profondeur de votre indigence sur vos visages et vous, avec vos cervelles pétrifiées dans leurs habitudes horizontales, vous êtes bien incapables de lire la finesse de mon esprit qui en ce moment vous honnit, vous dissèque, vous scalpe sans la moindre indulgence ! Vous me prenez à témoin de vos préoccupations de bovins, de vos espérances ogresques de mangeurs de plats industriels, vos rêves grotesques de vacanciers bedonnants, vos problèmes ineptes de cotisants... Et vous croyez que je suis des vôtres ? Si vous saviez... Primitifs, barbares, frustes, sauvages que vous êtes ! "

Ils continuent de me joindre à leurs bavardages d'acheteurs de saucisses-patates-congelées. Et moi je leurs réponds sourire au lèvres, crocs rentrés. Mais acérés. Et je me retiens de les montrer, aimable, impassible jusqu'au bout. En sortant du supermarché, je leur fais un signe amical, leur souhaite une bonne journée.

Une fois dehors, avec soulagement je respire enfin l'air frais en me répétant inlassablement :

- " Indécrottables abrutis, considérables minus, adipeuses caboches de bourriquots, piteux naufragés du quotidien..."

86 - Histoire d'un néant

En 1985 un grand événement allait bouleverser les habitudes de la petite bourgade sarthoise nommée Conlie : l’installation d’un magasin COMOD.

Quasiment un fait historique, à l’échelle de ce haut lieu de la ruralité.

“Un COMOD ouvre à Conlie !” Ces mots entendus là-bas en 1985, qui auraient semblé anodins pour le reste du monde, contenaient en réalité de quoi électriser la cité pour des lustres.
 
Bref, l’arrivée de cette supérette dans cette contrée reculée, pour ne pas dire arriérée, se fit en grande pompe. A grands renforts de prospectus illustrés distribués dans les boîtes aux lettres.
 
Du papier glacé destiné à présenter la direction, les employés, les étals, mais surtout les produits pas chers du COMOD. Ainsi la population conlinoise (et celle des alentours) fut avertie de l’entrée fracassante dans sa vie de l’enseigne COMOD.
 
Sur ces brochures le directeur et ses salariés affichaient tous de larges et francs  sourires. Il y avait la jeune caissière avenante, le responsable de la boucherie à la moustache sympathique, le magasinier à l’air bonhomme, la secrétaire à l’allure professionnelle... Tous avec le visage épanoui et le coeur dévoué à la cause de la petite surface COMOD et ses clients... Dans ces dépliants publicitaires, ces  commerçants apparaissaient sous leur meilleur jour, heureux de vivre sous l’étendard “COMOD”.
 
Leur force de frappe : les boîtes de conserves à portée des destins les plus ternes. Leur slogan : “Les Prix Sourire”. Une devise supportée par un logo ocre sommaire mais explicite : deux traits recourbés vers la verticale en forme de jubilation béate.
 
L’épicerie a connu son âge d’or vers 1990. Avant de lentement, très lentement ralentir.
 
Entre temps un SUPER U est venu fleurir en périphérie du bourg. Excentré. Ce qui a fini par tuer le peu d’animation qui survivait encore au centre-ville.
 
Progressivement le coeur de l’agglomération s’est endormi. Mollement, dix années se sont écoulées. Puis, mortellement cette fois, encore dix années. Au bout de vingt ans, l’inertie la plus totale est venue se cramponner à cette localité.
 
J’ai longtemps observé le sort de ce libre-service et de son personnel. Négoce qui a même changé d’enseigne en 2005 pour devenir un “HUIT à 8”, ce qui a dû constituer un tournant, et même un tonnerre dans leur minuscule univers, j’imagine... Et peut-être aussi chez les acheteurs. Plus de trente années que du coin de l’oeil je vois vieillir, se transformer ce COMOD et ses vendeurs.
 
Je sens alors la douloureuse pesanteur de ces destinés figées dans des ambitions de boutiquiers de sous-préfecture, de ces âmes sans flamme ayant réduit leur existence humaine à ces carrières professionnelles piteuses et mesquines. Et je souffre pour ces hommes et ces femmes à présent proches de la retraite, bouffis de satisfaction, aux tailles épaissies par la routine et aux traits enlaidis par le temps.
 
J’ai mal de voir ces gâchis d’actions, d’esprit, de pensées, de force, d’énergie, de vitalité, de richesses intérieures...
 
Aujourd’hui, après que ces gens se sont consacrés au service du rien, je constate que la petite ville de Conlie est morte, ensevelie dans le sable de la vacuité et du néant.
 
Et ses habitants sont aussi amorphes et béats de stupidité que l’icône jaune des “Prix Sourires”...
 
Et depuis l’ouverture de ce COMOD en 1985 leur monde n’a pas avancé.
 
Des aventures humaines ont encore été gaspillées sur cette Terre.
 
A Conlie, plus précisément.

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85 - Je suis un incapable

Moi, je suis un incapable.
 
Je ne sais rien faire d'utile de mes dix doigts. Je suis infoutu de subvenir par moi-même à mes charges alimentaires. Je ressemble à un oisillon quémandeur au bec ouvert. Je prends le bon grain qu'on me verse dans le gosier et ne donne rien en retour.
 
Si ce n'est mon insatiable piaillement d'improductif affamé d'assistance vitale et de soins divers.
 
La pire chose que la société pourrait m'offrir, c'est un travail. Ce qui pour mes concitoyens est considéré comme le bien le plus précieux au monde, serait pour moi un fardeau.
 
Je ne veux pas de ce cadeau trop pesant pour mes ailes. Pour m'envoler, il me faut de l'air, non du plomb. J'ai besoin de respirer, pas de m'enchaîner à des valeurs plus lourdes que l'azur.
 
Pour manger, je déploie des trésors de renoncement aux obligations du turbin. Et aux lois de la pesanteur qui vont avec. Je ne sais pas me nourrir autrement qu'à travers les fruits du labeur d'autrui. Trimer pour vivre, ce n'est pas mon fort. Me casser le dos au boulot, ce n'est pas mon dada.
 
Moi ce que je préfère, c'est voler. Dans les nuages, je veux dire.
 
M'alléger et prendre la direction du zénith, loin de la terre. Proche de l'éther. Aux antipodes de vos pieds de balourds.
 
Travailleurs, je ne parviens pas à me mettre à votre hauteur.
 
Perché dans mes sommets, les hommes d'en bas sont des fourmis sous mon regard plongeant. Ce n'est quand même pas de ma faute si je vous vois tous petits de là où je suis...

Ma vraie mission vous échappe : je suis là pour vous montrer un autre chemin, vertical.
 
Vous me reprochez mon inactivité sociale, ma dépendance au système que je raille, le poids mort que j'incarne pour la collectivité.

Mais dès que vous êtes englués dans votre vacuité matérielle, repus de superflu, surchargés de graisse, écoeurés de richesses, étouffés par vos babioles, accablés de luxe, terrassés par votre opulence, fatigués de votre horizontalité, lassés de vos braiements, dégoûtés de vous-mêmes, honteux de votre paresse spirituelle, vous levez les yeux et me cherchez désespérément dans le ciel.

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